Annuaire

Annuaire referencement

dimanche 30 septembre 2012

Chapitre 11 - Réconciliations

CHAPITRE 11




Samedi matin, chez Ethan.
Le 2 mars 2013

J’ouvris péniblement les yeux et les refermais aussitôt pour leur laisser le temps de s’accommoder aux quelques rayons du soleil qui s’étaient immiscés dans la chambre. Ethan, toujours endormi, se trouvait à mes côtés. Après qu’il m’ait réveillé en pleine nuit suite à mon rêve, nous avions discuté un long moment pour, au final, se rendormir l’un à côté de l’autre. Je tournais la tête vers lui et détaillais chaque partie de son visage. "Il est mignon quand il dort". Je secouais la tête pour chasser cette idée et laissais échapper un léger rire. Il était préférable que j’arrête de penser. Ethan ouvrit les yeux doucement et me lança un regard noir. Je l’avais réveillé …

« Désolé, lui soufflai-je en souriant discrètement. »

Il ne répondit pas, se contentant de me regarder. Je me rapprochais de lui et collais ma tête contre son torse. Quant à lui, il passa son bras autour de mes épaules et me serra contre lui. Nous sommes restés ainsi de longues minutes jusqu'à ce qu’Ethan se détache en douceur pour se lever du lit en tirant la couverture avec lui. Je poussai un grognement suite à cela, alors que mon corps se mettait à frissonner.

Je me levai à mon tour et fus prise d’un vertige violent. Alors que j’allais tomber au sol, Ethan me rattrapa et m’aida à m’asseoir sur le lit. C’était bien la première fois que cela m’arrivait et je dois avouer que c’était plutôt effrayant. Ma vue s’était tout à coup brouillée et mes jambes, ne supportant plus mon poids, s’étaient pliées et m’avaient fait perdre tout équilibre.
Alors qu’Ethan vérifiait si j’allais bien, mes pensées allaient et venaient et je réfléchissais à propos de mon rêve. J’avais tout de suite deviné que j’étais la personne dont cette femme parlait. Si Elena était la seule à décider de son retour, je devais tout faire pour la convaincre de revenir. 

------

Quelques heures plus tard.

Ethan n’avait pas cédé et m’avait ramené chez moi pour que je puisse affronter mes parents. Une fois entrée, je restais longuement près de la porte laissant mes parents me détailler du regard. Ma mère portait un tablier ce qui voulait dire qu’elle était entrain de préparer le déjeuner. Elle était habillée simplement comme à son habitude, portant un pull en laine marron et un pantalon foncé. Ma mère n’avait jamais eu le moindre gout pour la mode, préférant suivre son propre style en mettant de vieux habits dans lesquels elle se sentait plus à l’aise. Ses cheveux clairs étaient remontés au-dessus de sa tête pour former un chignon mal fait. C’était également le genre de femme qui vivait pour son travail, lorsqu’elle travaillait encore bien sûr. Elle tenait une agence de voyage, la seule présente ici à Salem et était souvent en déplacement de partout dans le monde. Paris, Rome, Londres, Los Angeles, Tokyo et beaucoup d’autres villes plus ou moins connues. Son travail consistait, en plus de vendre des billets d’avion, à guider les clients dans leur recherche d’hôtel, restaurant etc. Voilà la raison de ses absences répétées. Mon père lui avait été plus présent que ma mère mais pas comme je l’aurais voulu. Etant chirurgien, il avait cette obligation de partir dès que l’on avait besoin de lui. Je me suis toujours demandé comment ont-ils fait pour rester ensemble autant de temps puisqu’ils ne se voyaient pas souvent. Elena m’avait un jour soufflé l’idée que, paradoxalement, la distance les rapprochait car après avoir passé plusieurs jours loin l’un de l’autre, les retrouvailles n’en étaient que meilleures. Je n’ai jamais compris cette idée. Je m’étais toujours sentie délaissée, comme si j’avais été de trop dans leur vie. 

Mon père s’avança vers moi d’un pas lent, comme s’il hésitait à s’approcher. Arrivé à ma hauteur il se stoppa un instant et me regarda droit dans les yeux. Je pouvais y déceler de la tristesse ainsi que du regret. Je me sentais tout de même coupable, pensant à ma réaction de la veille. Même si je leur en voulais, je n’avais pas toujours été très douce avec eux. Alors que je pensais que mon père allait retourner à sa place, il me prit dans ses bras, geste qui me désarma. Je ne me souvenais même plus de la dernière fois où nous nous sommes enlacés comme ça. Je ne pus m’empêcher de laisser échapper quelques larmes, touchée par la situation. Ce contact me rassura, j’avais comme l’impression que mon père serait, désormais, là pour me protéger. 

Je mis fin la première à notre étreinte, bien décidée à arranger les choses. Nous nous sommes donc dirigés vers le salon et nous sommes assis à table. Ma mère nous avait rejoint en silence. Ils attendaient sans doute que je fasse le premier pas car le silence régnait dans la pièce. Je pris une grande inspiration et me lançai.

« Je suis désolée si j’ai mal agit avec vous. Si j’ai réagi comme ça c’est parce que vous me manquiez. Depuis toujours, depuis que tu –je désignai ma mère- a commencé à travailler dans cette agence et à me laisser, à nous laisser seuls des jours entiers. Tu n’as jamais été présente pour moi dans les plus grands moments. Comme quand j’ai réussi mes examens l’année dernière, tu étais dans un avion à des milliers de kilomètres d’ici. Et qu’est-ce que j’ai eu en retour ? Un message me disant « Félicitations ma fille, j’étais sûre que tu y arriverais ». J’ai tout fait pour que tu puisses être fière de moi, pour que tu me remarques un peu. Mais rien n’a fonctionné. Et toi papa –je le fixai- même si tu étais un peu plus présent, tu m’as trop souvent délaissée. Et à partir du moment où vous avez arrêté de travailler, juste après que j’ai terminé le lycée, j’étais contente. Au fond de moi je me disais qu’on pourrait rattraper tout ce temps perdu. Et bien non, puisque quelques mois après vous m’avez annoncé que vous vouliez déménager et partir en Floride. Vous allez surement me dire que vous m’aviez dit de venir avec vous mais je ne pouvais tout simplement pas partir comme ça, en un claquement de doigt. Ma vie est ici, mes amis sont ici –il y eu un silence- mon école. Tout. J’ai tout ici. Sauf vous. »

Un long silence suivit mon discours et je baissai la tête. Des souvenirs du jour de leur départ me revinrent en tête. Les vacances d’été venaient tout juste de commencer, nous nous étions levés tôt, enfin mes parents surtout puisque moi je n’avais tout simplement pas fermé l’œil de la nuit, malgré le fait que je sois épuisée par mes pleurs incessants. Le fait que mes parents partent si loin m’avait fait énormément de peine mais m’avait également terrifié. L’idée de me retrouver seule et de devoir m’assumer, de devoir agir comme une adulte m’effrayait. J’avais eu l’impression qu’on me forçait à grandir d’un coup. Comme si on me privait des quelques années de jeunesse qui me restait à vivre. Après avoir essuyé mes larmes et m’être préparée, nous étions partis. Mes parents n’avaient rien remarqué, ce qui était préférable pour moi. Je ne voulais pas leur montrer ma tristesse, je voulais rester forte. Ethan et Elena étaient venus avec nous, sois disant pour dire au revoir à mes parents. Ils étaient surtout là pour moi, pour ne pas que je sois seule après leur départ, pour me changer les idées. Dans la voiture le silence était roi. Elena, qui avait toujours quelque chose à dire, était pour une fois silencieuse et me tenait la main en signe de soutien. Chacun de nous semblait réfléchir, c’était mon cas. Je pensais au futur, à leur absence constante désormais car même s’ils n’avaient pas été tous les jours présents, je savais qu’ils finiraient par rentrer à la maison. Cette fois-ci, ils ne rentreraient plus. 

Ma mère se racla la gorge, ce qui me fit sortir de mes pensées. Elle passa une main sur son visage et effaça les petites larmes qui restaient bloqués au coin de ses yeux. Elle tourna la tête vers mon père et le contempla quelques seconde pour finalement poser son regard sur moi. 

« Je ne m’étais pas rendue compte de tout cela Jade. Il est peut-être trop tard maintenant, mais je tiens quand même à m’excuser d’avoir été si absente dans ta vie, prononça-t-elle la voix cassée. »

Elle se leva de sa place et se plaça devant moi. Je me levai à mon tour pour lui faire face. Ma mère se jeta dans mes bras en pleurant me chuchotant à l’oreille qu’elle était désolée. Il était peut-être temps d’enterrer la hache de guerre et d’oublier le passé. Moi qui, d’habitude, étais plutôt rancunière allais laisser courir pour cette fois. Ce n’est pas comme s’il s’agissait d’une étrangère non plus, ça reste tout de même ma mère. Je resserrai mon étreinte autour de ses ferles épaules pour lui montrer que j’acceptais ses excuses. 

J’aurais aimé qu’Elena soit là, pour qu’elle puisse être fière de moi. Elle m’avait toujours poussé à faire le premier pas envers mes parents et surtout envers ma mère. Elle me répétait souvent « Jade, on a qu’une mère ». Le type de phrase qui vous met mal à l’aise lorsque vous savez qu’elle a perdu la sienne quelques années plus tôt.

Mes parents partaient le lendemain matin, c’est donc pour cette raison que ma mère avait décidé d’organiser un repas chez moi, en compagnie de Darla. Celle-ci avait immédiatement accepté, déjà triste à l’idée que mes parents doivent repartir si tôt. Je dois avouer que je l’étais aussi un peu, même si je ne le montrais pas tellement. Mais j’étais également soulagée car mes recherches concernant Elena allaient pouvoir avancer. 

« Dis Jade, pourquoi ne dirais-tu pas à Ethan de venir ? me proposa ma mère avec un regard rempli de sous-entendus.
- Je sais ce que signifie ce regard et je tiens à te préciser que tu te trompes. Il ne se passe rien entre lui et moi. »

Celle-ci pouffa de rire un instant avant de se concentrer sur sa recette. Mon père, quant à lui, était sorti faire quelques courses pour ce soir. J’en profitais pour m’éclipser dans ma chambre afin de passer un coup de fil à mon ami. Je m’emparai de mon portable et composai le numéro d’Ethan de tête. Ayant tellement l’habitude de l’appeler, lui et Elena, j’avais finis par connaître leur numéro par cœur. Ethan décrocha au bout de deux bips.   

« Jade ne me dis pas que tu t’es encore disputée avec eux ? Souffla Ethan à l’autre bout du fil.
- Pour une fois, non. Je ne t’appelle pas pour ça en fait. Vu qu’ils partent demain, ma mère fait une sorte de dîner d’au revoir ce soir. Elle m’a demandé de te proposer de venir. Darla sera là aussi.
- Tu veux dire que ça s’est arrangé ? 
- En quelques sortes, viens ce soir et je t’expliquerai.
- Quelle heure ?
- Quand tu veux. En fait, non, viens tôt, je m’ennuie. »

Ethan ria, accepta mon invitation puis raccrocha. Nous allons pouvoir en profiter pour planifier notre rencontre avec Jenna Putnam. Après tout, il avait promis de me mener la voir. Je devais juste trouver son adresse. Je savais déjà qu’elle habitait Salem. Etant une petite ville, j’allais facilement la trouver. Je m’installai devant mon ordinateur. Le temps que celui-ci s’allume, je me levai pour attraper une feuille et un stylo pour noter tous les détails que je pourrai trouver. Je n’aurais pas dû me lever, je fus à nouveau prise d’un soudain vertige comme quelques heures plus tôt et tombai cette fois-ci allongée sur le sol, n’ayant personne pour me rattraper. Le bruit sourd de ma chute avait semblé alarmer ma mère car celle-ci rentra en trombe dans ma chambre et me trouva au sol, la tête dans les mains.

« Jade, tu vas bien ?! S’inquiéta-t-elle en se mettant à genoux pour être à ma hauteur.
- Oui oui ça va, j’ai juste la tête qui tourne un peu. Beaucoup en fait, avouais-je.
- Ça t’arrive souvent ? Tu veux que j’appelle un médecin ? Tu veux boire un coup peut-être ? 
- Maman, arrête, ça va aller. C’est la deuxième fois depuis ce matin, ça va passer. Il faut juste attendre un moment. »
Ma mère ne semblait pas rassurée et je dus la convaincre plusieurs minutes de ne pas appeler un médecin. Elle m’avait apporté un verre d’eau fraîche et m’avait forcé à m’allonger quelques minutes. Mes recherches attendront. Je fermai les yeux.

----------

Une voiture ? Pourquoi étais-je dans une voiture ? Nous étions trois. Le conducteur avait une attitude bizarre. Il était jeune, et même si je ne voyais pas bien son visage, je pouvais deviner qu’il n’était pas dans son état normal. Était il soul ? J’essayais de parler mais aucun son ne sortait de ma bouche. Une autre personne se trouvait dans la voiture, côté passager cette fois-ci. J’essayais de voir son visage mais son corps n’étais pas bien orienté, je ne voyais que des ombres noires à la place. Cette personne donnait des instructions au conducteur. Je ne savais pas où nous étions et je dois avouer que je commençais à avoir peur. J’essayais de toucher le conducteur afin qu’il remarque ma présente car aucun des deux ne semblait m’avoir vue. Je m’avançais vers son siège et posais ma main sur son épaule mais celui-ci ne se retourna pas. Il ne semblait pas sentir le contact ma main. Je me remettais à ma place et m’enfonçais au fond de mon siège. Je tournais la tête afin de regarder l’extérieur. A présent, je reconnaissais l’endroit. Nous étions en plein centre-ville de Salem. Je pu le remarquer grâce à la petite librairie où Elena et moi avions l’habitude de nous rendre chaque semaine dès la sortie de son magazine people préféré. 

« Fonce » ordonna la personne assise devant moi.

Cela me sortit de mes pensées et je tournai la tête afin de regarder la route. Au loin, j’aperçue une femme traversant la chaussée. Le conducteur ne semblait pas vouloir ralentir. Soudain mon regard se baissa sur le tableau de bord et je lus la date « 24 février 2011 ». Non, ça ne pouvait pas être vrai … 
J’hurlais au conducteur de s’arrêter mais une fois de plus, aucun son ne sortait. 

« Accélère.
- Je vais la renverser.
- Accélère. »

Le conducteur lança un regard à sa droite et il fut comme hypnotisé. Il accéléra comme le lui avait indiqué la personne se trouvant dans la voiture. Et comme prévu, il renversa la femme se trouvant devant lui. 

Le 24 février 2011, le jour de la mort de Laureen Jones. La mère d’Elena.

-------

Je me relevai, mon front dégoulinant de sueur. Des larmes s’étaient échappées de mes yeux et je m’empressai de les essuyer. Je venais de vivre la scène exacte de la mort de Laureen. Pourquoi avais-je rêvé de ça ? Elena avait-elle contrôlé ce rêve ? Non, elle aurait été présente avec moi dans la voiture si ça avait été le cas. 

Les vibrations de mon portable me sortirent de mes pensées. Je m’emparai de celui-ci pour y découvrir un message d’Ethan me disant qu’il était en chemin. Je me levai en vitesse et me précipitai dans la salle de bain afin de prendre une bonne douche. 

Je sorti de la salle de bain quelques minutes après, ne voulant pas m’éterniser pour ne pas faire attendre Ethan. Ma mère continuait de cuisiner avec l’aide de mon père. Je m’approchai d’eux et proposai mon aide que ma mère refusa, prétextant que je devais me reposer suite à ma chute de quelques heures plus tôt. 

« Jade, tu te sens bien ? Tu es toute pâle, s’exclama mon père. »

Je mentis en prétextant que je n’étais pas bien réveillée de ma sieste. Il ne posa pas de question, ce qui me soulagea. Je n’allais pas non plus leur raconter ce rêve horrible, je me demandais même si je devais le raconter à Ethan… Je me sentais coupable du fait que j’avais rien pu faire pour éviter cet accident. Même si ce n’était qu’un rêve, je ne pouvais m’empêcher de culpabiliser. 

Le bruit d'une porte qui se ferme me sortit de mes pensées. Je n’avais même pas entendu que quelqu’un tapait. Ethan était enfin arrivé. Je me levai et me dirigeai vers lui d’un pas pressé et lui pris la main afin de l’attirer jusqu’à ma chambre. Ce geste pouvait paraître bizarre, je pu constater au passage le regard amusé de ma mère, mais j’avais vraiment besoin de lui parler. Arrivés dans ma chambre, mon ami s’installa sur le bord de mon lit tandis que je restai debout, ne tenant pas en place. 

« Je vais vraiment devenir folle Ethan. Je n’en peux plus de ces rêves tout autant bizarre et effrayant les uns que les autres. La nuit dernière je vois Elena qui se fait menacer par je ne sais qui et là, tout à l’heure, alors que j’ai encore eu ce genre de malaise, je m’endors et je me retrouve dans une voiture avec deux inconnus. Enfin inconnus, le conducteur je sais qui c’est maintenant puisque nous c'est lui qui a renversé la mère d’Elena. Je commence à en …
- Attends attends Jadey, calmes toi, vous avez quoi ? Me coupa Ethan.
- Oui tu as très bien entendu. J’avais beau crier, hurler, aucun son ne sortait. C’est comme si j’étais morte et que mon esprit vivait la scène à ma place. Je n’en peux plus Ethan. 
- Ça va bien finir par s’arranger –Il me tira contre lui, me forçant à m’asseoir à ses côtés- J’ai une surprise pour toi.
- Je n’aime pas les surprises.
- Celle-là tu vas l’aimer –Il tira un papier de sa poche- L’adresse du domicile de Jenna Putnam et l’adresse de son lieu de travail. »

Lorsqu’Ethan me tendis le papier, j’ouvris les yeux en grand et lui sautai au cou pour le remercier. Ce n’était peut-être qu’un bout de papier mais cela signifiait une chose importante … Je savais à l’avance où nous allions passer notre lundi soir.      


    

samedi 29 septembre 2012

Chapitre 12 - Que les recherches continuent.



CHAPITRE 12



Lundi 04 mars 2013 
Au café. 

J’étais (enfin) de retour au travail. Alors que des milliers de gens détestent reprendre le travail, moi j’étais plutôt contente de retrouver Darla et ce café si familial. La bonne ambiance qui y régnait m’avait énormément manquée. Je n’étais pas la seule à être de bonne humeur puisque Darla était, elle aussi, soulagée que je revienne. Elle m’avait raconté que beaucoup de nouveaux clients étaient venus la semaine où je m’étais absentée et qu’elle avait eu un peu de mal à tout gérer toute seule. Elle m’avait également confié que beaucoup d’habitués avaient pris de mes nouvelles, inquiets car ils pensaient que j’avais quitté mon job au café. Je dois avouer que cette petite révélation m’avait fait énormément plaisir. Les habitants de cette ville sont si attachants. 

Alors que la matinée touchait à sa fin, je reçus un message d’Ethan m’indiquant qu’il serait là vers 17 heures afin qu’on ait le temps de se rendre chez Jenna. Nous n’avions pas abandonné cette idée et étions déterminés à obtenir des informations sur Sarah Good. 

Mes parents étaient partis la veille au soir. Cette fois ci, leur départ avait été différent. J’avais ressenti énormément de peine lorsqu’ils avaient passé cette fichue barrière à l’aéroport m’empêchant d’aller plus loin. Malgré le fait que nos relations s’étaient quelque peu arrangées, j’avais eu du mal à leur montrer ma tristesse, refusant même l’étreinte de ma mère. Leur absence était toujours présente dans mon esprit et le sera pendant de longues années encore. Ils m’avaient tout de même promis de revenir plus souvent afin de rattraper le temps perdu et également proposé de passer quelques semaines en Floride lors des vacances scolaires afin qu’Ethan puisse y venir avec moi. J’avais été très surprise de cette soudaine invitation mais le plus surpris avait été Ethan. Mes parents continuaient à penser que nous étions en couple et je dois avouer que cela ne me dérangeait pas plus que ça. J’aimais Ethan énormément, en tant qu’ami bien-sûr, et m’imaginer avec lui me fit sourire. 

Darla qui se tenait devant moi passa sa main devant mon visage, comme pour me sortir de mes pensées. Ce qu’elle réussit à faire d’ailleurs. Elle tenait deux assiettes pleines dans les mains et me tendit l’une d’entre elle. 

« Tiens, manges, je te trouve maigrichonne depuis quelques temps. » 

Elle avait dit ça sur un ton qui ne se discutait pas. Je pris donc place à une table et m’exécutais, Darla resta à mes côtés comme pour mieux s’assurer que je n’en laisse pas une miette. Elle semblait réfléchir et je voyais bien qu’elle hésitait à me parler. Elle avait cette expression que je connaissais si bien. Les sourcils froncés, le regard lointain. C’est tout juste si elle touché à son assiette. Quelque chose n’allait pas. 

« Parles Darla. 
- Excuse-moi ? 
- Je le vois que quelque chose te tracasse. Dis-moi. 
- Deux policiers sont venus me voir au café la semaine dernière. –Je fronçai les sourcils à mon tour- L’un deux était le même qui était venu il y a quelques semaines. Vu qu’Alan n’était pas chez lui, ils sont venus ici pour me poser quelques questions. 
- Quelles genres de questions? Demandai-je, inquiète. 
- Ils m’ont montré plusieurs photos de personnes différentes et m’ont ensuite demandé si je les connaissais et s’il était possible qu’ils aient un rapport avec Elena. 
- Pourquoi t’ont-ils demandé ça ? 
- C’est ce que j’ai voulu savoir aussi. Lorsque je le leur ai demandé ils m’ont répondu que « tant que l’affaire était en cours ils ne pouvaient donner aucune information. » 

Et voilà qu’à présent, des dizaines de questions se bousculaient dans ma tête me donnant une affreuse migraine. Je ne comprenais pas pourquoi ces deux policiers avaient posé ce genre de questions à Darla. Moi qui pensais que l’affaire n’avançait pas, il semblait bien que de nouveaux éléments avaient été découverts. Malheureusement pour moi, je ne pourrai pas savoir lesquels puisque je savais pertinemment qu’aucun d’entre eux ne me donneraient de réponses. Je me demandais tout de même si Alan était au courant de l’avancée de l’affaire. Après tout je n’avais jamais été confrontée à ce genre de situation, je ne savais absolument pas comment cela se passait. Il était tout de même le père d’Elena, il devait probablement en savoir plus que moi. Niveau judiciaire en tout cas. 
Joshua quant à lui était toujours hospitalisé. Je me renseignerai auprès de son père lorsque j’irais le voir demain. 

Après avoir déjeuné Darla et moi sommes retournées à nos postes respectifs. Pas mal de monde s’était présenté au café et j’avais découvert de nouvelles têtes parmi les clients habituels. Le printemps n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez et je devais avouer que cette idée ne me plaisait pas tellement. Car après le printemps arrive l’été. Je préférais l’hiver, la pluie et le froid plutôt que les beaux jours, la plage et autres caractéristiques de l’été. Elena, elle, était à l’opposé de moi, encore une fois. Nombreuses ont été les fois où elle m’a traînée malgré moi sur la plage pour pouvoir bronzer toute l’après-midi. Je n’ai jamais compris pourquoi les filles aimaient tant rester allongées sous un soleil ardent à ne rien faire pour simplement prendre quelques couleurs. Je ne supportais pas de ne pas bouger pendant des heures entières. Car, qui dit beaux jours dit touristes. Même si Salem n’est pas aussi touristique que peuvent l’être New-York ou encore Los Angeles, nombreux étaient pourtant les touristes qui venaient visiter la ville aux sorcières. Si seulement ils savaient que cette histoire n’était pas qu’une simple légende… 

Alors que j’étais entrain de nettoyer une des machines à café, la porte d’entrée s’ouvrit et laissa entrer un léger courant d’air qui me fit frissonner. Je regardais l’heure sur ma montre, 16H30. Plus qu’une petite demi-heure avant qu’Ethan vienne me chercher. Je n’en pouvais plus d’attendre, j’imaginais depuis quelques jours déjà les questions que j’allais poser à cette Jenna. En espérant en apprendre un peu plus. 

« Excuse-moi ? » 

Je connaissais cette voix. Et le fait qu’on m’ait tutoyée ne faisait qu’agrandir ma suspicion. Pourquoi Darla n’était pas près de moi quand j’avais besoin d’elle ? Je soufflai un bon coup discrètement et me retournai afin de faire face à mon interlocuteur. 

« Salut Tyler. » 

Je vois qu’il avait bonne mémoire le petit ! Moi qui pensais qu’il n’allait pas se souvenir que Darla lui avait dit que je revenais aujourd’hui et bien… Peine perdue. Je m’efforçais de faire un sourire et de paraître le plus naturel possible, mais je dois avouer que le voir là, à ce moment précis, me tapait sur le système. 

Tyler est un jeune homme de vingt ans. Il m’avait dit son âge la première fois qu’on avait discuté lui et moi. Il devait faire dans les 1m80 ou peut être un peu plus, il était très grand. Comparé à moi qui suis vraiment ridicule à côté de lui. Ses cheveux foncés légèrement ébouriffés et son côté Bad boy en ferait craqué plus d’une. C’était d’ailleurs le cas de certaines jeunes étudiantes qui passait de temps en temps au café. Je devais avouer que son physique était plus qu’attirant, surtout grâce à son sourire charmeur, mais il y avait un truc que je n’aimais pas chez lui : Son assurance. Il avait peut-être un peu trop confiance en lui. Le genre d’homme qui n’accepte pas qu’une fille refuse un rendez-vous et insiste des jours et des jours. 

« Tu es de retour. 
- Apparemment. » 

Le sourire qui était pendu sur ses lèvres depuis son arrivée s’était complètement envolé. J’y étais allé un peu fort sur le coup… Si Darla m’avait entendu lui répondre sur ce ton elle m’aurait lancé un regard aussi noir que la mort. Elle m’avait toujours ordonné de bien m’adresser aux clients, n’importe lesquels même ceux que je ne supportais pas. Tyler en faisait partie. Le fait qu’il insistait et me courait après à chaque fois qu’il rentrait dans ce café me mettais hors de moi. 

« Je peux te servir quelque chose ? » 

Il fallait bien que je tente de rattraper ma faute. Il me répondit d’un ton tranchant qu’il désirait un café. Après tout je l’avais un peu mérité. Tandis que je m’activais pour préparer sa commande, Tyler resta planté là, au comptoir, si on peut appeler ça un comptoir, à me regarder. Ce genre de situation était plus que gênante. De nouveau la porte s’ouvrit, laissant apparaître mon sauveur. Dieu merci. 

Je posai la tasse de café devant Tyler et me dirigeai vers la personne qui venait à peine d’entrer dans le café et qui n’était autre qu’Ethan. Une fois arrivée devant lui, je lui chuchotais un « sauve moi de ce pot de colle je t’en supplie » en désignant discrètement Tyler, qui n’avait pas bougé de sa place. Mon ami m’attrapa la main et la serra dans la sienne. Je levai les yeux vers lui et lui lança un regard d’incompréhension auquel il répondit un « laisse-moi faire ». Je ne sais pas pourquoi mais je sentais que tout ça allait me plaire. Je repris ma place initiale. Ethan s’installa en face de moi, ce qui veut également dire à coté de Tyler. 

« Tu veux boire quelque chose ? Demandai-je à Ethan. 
- Non merci Jadey. Je suis juste venu te chercher. » 

Ethan me lança un clin d’œil et je ne pus m’empêcher de rougir violemment  Tyler le remarqua et se tourna vers mon ami pour le détailler un peu plus. Ils étaient vraiment différents l’un de l’autre. Si Tyler débordait d’assurance en lui, ce n’était pas vraiment le cas d’Ethan. Et c’est ce qui me plaisait chez lui, le fait que quelques fois, voire souvent, il doutait de lui et me demandait des conseils qui me faisait complètement craquer. 

La tension était palpable. Je pouvais sentir dans le regard de Tyler qu’Ethan n’était pas vraiment le bienvenu. Mon ami semblait s’en amuser et ne lui accordait pas le moindre regard. Jusqu’au moment où Tyler se décida à engager la conversation avec lui. 

« Tyler, enchanté, tu es ? Lui demanda-t-il en lui tendant la main. 
-Ethan, le copain de Jade. De même, répondit Ethan en lui serrant la main. » 

Je manquais de m’étouffer mais essayais tout de même de garder mon sérieux, il fallait que ça paraisse un minimum crédible. Tyler ne répondit pas. Darla arriva à ce moment-là et salua les deux jeunes hommes. Elle me donna un léger coup de coude en voyant Tyler auquel je lui répondis en levant les yeux au ciel, lui montrant à quel point il était lourd. Elle s’esclaffa et me libéra pour aujourd’hui. Un peu plus tôt que d’habitude. Elle savait que j’avais quelque chose d’important de prévu pour ce soir avec Ethan. Elle avait surement dû penser à un truc en amoureux, vu le regard qu’elle m’avait lancé lorsque je lui avais demandé de partir plus tôt. Ce qui était faux, bien-sûr. Mais si ça pouvait me permettre de partir plus tôt, alors laissons la croire ce qu’elle veut. Je la saluais et partis main dans la main avec Ethan. Une autre idée à lui pour faire enrager Tyler. 

Jenna Putnam n’habitait pas très loin du café, une dizaine de minutes environ. C’est donc très rapidement que nous sommes arrivés chez elle, vérifiant sur la boite aux lettres si nous nous n’étions pas trompés. Sa maison n’était pas spécialement grande vu de l’extérieur mais ce qui me marqua le plus était le jardin. Il était magnifique. On pouvait remarquer qu’elle en prenait soin. De nombreux arbres bordaient la clôture, empêchant de voir ce qui se trouvait à l’intérieur du jardin. Ethan et moi entrions par le portillon en fer et alors qu’il se dirigeait vers la porte d’entrée, je préférais rester là à observer ce magnifique paysage. Vu de l’intérieur c’était encore plus beau. Le jardin était séparé en plusieurs parties. D’un côté on pouvait y trouver de nombreuses fleurs qui commençaient à peine à fleurir, de l’autre, des arbres fruitiers. Ces deux parties étaient séparées par une dalle de pierre. Si on s’avançait un peu plus, on pouvait découvrir un petit kiosque en bois au fond du jardin sous lequel se trouvait un banc. 

« Je peux vous aider ? » 

Je sursautai. J’étais tellement fasciné que je n’avais même pas remarqué que quelqu’un se trouvait dehors. Jenna était là, en face de moi, une expression remplie de surprise sur le visage. J’aurais été aussi étonnée qu’elle de voir une étrangère dans sa propriété. Ou plutôt deux étrangers puisqu’Ethan venait tout juste de me rejoindre. 

« Bonjour Jenna, je me présente, Jade Stewart et voici mon ami Ethan Cooper. Nous nous sommes permis de venir vous voir parce que nous avons vu le reportage sur les sor… 
- N’en dites pas plus, venez entrez. » 

Ethan passa une main dans mon dos comme pour me faire avancer. Une fois entrée dans la maison, je ne pus m’empêcher d’observer le décor. Je ne m’étais pas trompée, l’intérieur de sa maison n’était pas très grand et on pouvait facilement deviner qu’elle vivait seule. De nombreuses photos d’elle accompagnée de deux personnes plus âgées trônaient les murs. Je devinais que ces deux personnes étaient ses parents. Je me souvins que lorsqu’elle avait parlé de la mort de son père dans le reportage, elle avait indiqué qu’il était décédé dans un accident de voiture. Tout comme Laureen, la mère d’Elena. Jenna nous invita à nous asseoir et nous servit à boire. Elle s’assit face à nous et me regarda fixement, attendant sûrement que je parle la première. Ce que je fis. 

« Ce que vous dîtes dans le reportage correspond similairement à ce que je vis en ce moment. 
- Vous voulez parler de …, Jenna semblait hésiter à terminer sa phrase. 
- Sarah ? –Elle hocha la tête- Oui. Je l’ai aperçue plusieurs fois. Au début je pensais vraiment devenir folle jusqu’au jour où j’ai découvert que vous aussi la voyait. 
- C’est le but. 
- Lequel ? Demanda Ethan. 
- Vous rendre fou. C’est ce qu’elle cherche. -Elle marqua un temps d'arrêt- Vous faîtes des rêves ? 
- Oui. Pas exactement les même que les vôtres mais oui j’en fais. Sur … Sur ma meilleure amie. Elle a disparu il y a bientôt deux semaines. 
- Et vos rêves ont commencé il y a bientôt deux semaines ? 
- C’est ça. » 

Jenna se leva et partit dans une des pièces de la maison. Je la suivis du regard et me demandais bien ce qu’elle faisait. Elle devait chercher quelque chose puisque du salon nous entendions des bruits de tiroirs et de portes qui se ferment. Ethan semblait calme. Je lui devais beaucoup quand même. Après toute une journée de cours il n’avait pas hésité une seconde à m’accompagner ici plutôt que de rentrer se reposer. Jenna réapparut quelques minutes plus tard avec dans les mains une boîte. Elle la posa sur la table et l’ouvrit. Elle sortit une photo et me la tendis. Je la pris et pu découvrir qu’un jeune homme se trouvait dessus. Il était plutôt mignon, devait avoir mon âge sans doute, il était blond, les cheveux courts relevé sur le dessus de la tête. Son sourire était étincelant. 

« Voici mon petit frère, Shane, 20 ans. L’année dernière, avant que tout ce cauchemar commence, il a laissé une lettre un matin chez mes parents expliquant qu’il préférait partir car il se sentait mal ici. Il n’a donné aucune autre explication, n’a pris ni son portable ni aucune autre affaire. Sa chambre était intacte. Comme s’il n’était pas parti. Mes parents ont averti la police de sa disparition mais vu qu’il avait laissé une lettre, ils ont jugé qu’il n’était pas utile d’ouvrir une enquête, prétextant qu’il finirait bien par revenir un jour ou l’autre. Que ce n’était qu’une passe. Ma mère était anéantie. Nous ne savions plus quoi faire. Alors j’ai décidé de mener ma propre enquête. C’est à partir de ce moment-là que tout s’est enchaîné. Il a fini par revenir un jour. Alors que je n’avais plus personne. » 

Son histoire avait énormément de point commun avec la mienne. Son frère disparaît tout comme Elena en ne laissant aucune indication, enfin lui avait laissé une lettre, Elena n’avait rien laissé du tout. 

« Est-ce que vous rêviez de Shane ? Je veux dire … Est-ce qu’il vous parlait à travers les rêves ? 
- Oui il me disait qu’il était comme coincé dans un monde à part et que tout était magique là-bas, qu’il pouvait voir des personnes disparues. Son meilleur ami était décédé quelques mois plus tôt. Je pouvais également le voir. Il avait retrouvé ce magnifique sourire. » 

Je rectifie. Son histoire était exactement la même que la mienne. Elena et Shane avaient disparu et réapparaissait dans les rêves. Ils avaient été coincés dans le même monde et voyaient des personnes chères à leur cœur. Il y a tout de même un truc que je ne comprenais pas. 

« Mais quel est le rapport avec Sarah ? 
- Vous n’avez toujours pas compris ? » 

Je réfléchissais un instant, essayant de faire un lien entre les deux. Mais rien ne me venait à l’esprit. 

« Non. 
- C’est... elle qui instaure les règles du jeu. » 

Mon sang se glaça et un violent frisson s’empara de mon corps. Mes mains se mirent à trembler et je ne pouvais plus cacher l’angoisse qui me hantait. Ethan se rapprocha de moi et mit sa main dans la mienne pour me soutenir. Sarah Good avait parlé de vengeance. Elle cherchait donc à se venger sur Elena ? Et sur Shane ? Pourquoi ? 

« Il y a toujours un truc que je ne comprends pas. Pourquoi fait-elle tout ça ? Une vengeance. Mais pourquoi ? 
- Quel est le nom de votre amie ? 
- Jones. 
- Le nom de jeune fille de sa mère est Williams, ajouta Ethan qui semblait avoir mieux compris que moi. 
- Williams ? Comme Abigail Williams ? –J’hochai la tête tout comme Ethan- Mon nom à moi est Putnam, tout comme Ann Putnam. Tout est devant vous Jade, toutes les réponses sont là, sous votre nez. » 

Je baissais la tête et me concentrais. Abigail et Ann avait été impliquées dans l’affaire des sorcières en 1692. Ce qui voudrait dire que Sarah Good revenait hanter les familles de ces deux jeunes filles. Je me souvins des confidences que m’avait faites Darla un peu plus tôt dans l’après-midi. La police lui avait présenté plusieurs photos. Ce qui voudrait dire que plusieurs autres personnes ont aussi disparu. Pas seulement Elena et Shane. Je me demandais bien si Shane était présent sur les photos qu’avait vu Darla. Ce qu’avait vécu Jenna m’effrayait énormément. Elle avait perdu beaucoup de monde suite à la disparition de son frère. Et s’il nous arrivait la même chose ? Soudain je me rendis compte d’un élément important. 

« Sarah a tué Laureen, prononçai-je à moi-même dans un chuchotement. 
- Qui est Laureen ? 
- La mère d’Elena, répondit Ethan. » 

Je n’arrivais plus à parler, j’étais comme terrorisée après tout ce que je venais d’apprendre. Ethan expliqua à Jenna comment était décédé Laureen et lui confia également le récent rêve que j’avais fait à propos de cet accident. Si Laureen avait été tué, cela voudrait dire que … Une seconde, Joshua aussi avait été renversé. Oh non ! Cette Sarah Good essayait de tuer toutes les personnes présentes dans l’entourage proche d’Elena. Tout comme elle l’avait fait avec Jenna. Elena devait à tout prix rompre le marché avec cette sorcière et revenir sinon je crains qu’elle se retrouve sans plus aucune famille. 

« Où est Shane ? J’ai besoin de lui parler, c’est urgent ! Demandai-je prise de panique. 
- Vous ne pouvez pas, me répondit Jenna le regard triste. 
- Comment ça je ne peux pas ? Vous l’avez dit vous-même qu’il était revenu. S’il vous plait Jenna, c’est vraiment important. 
- Vous ne pouvez pas tout simplement parce qu’il a été interné dans un hôpital psychiatrique. »

Je lâchai un hoquet de surprise. Un hôpital psychiatrique ? L’accès dans ce genre d’endroit est tout simplement impossible. A part pour la famille. Et encore. Jenna n’acceptera jamais de m’y emmener. Alors c’était ça le but de Sarah ? Détruire la vie de ceux qui avait détruit la sienne. Enfin, Elena n’était pas du tout impliquée dans cette affaire. Elle n’était que la descendante d’Abigail, rien de plus. Ethan prit la parole et me sortit de mes pensées. 

« Excusez-moi de vous demander ça mais, pourquoi a-t-il été interné ? 
- Lorsqu’il est revenu, il se souvenait exactement de tout ce qu’il avait vécu quand il était enfermé dans ce monde. Le problème a été que personne ne l'a cru, mis à part moi. » 

Je me levai d’un bond, ayant besoin de prendre l’air. Alors que je me dirigeai vers la terrasse, ma tête fut pris d’une lourde migraine et ma vue se brouilla une nouvelle fois. Je m’écroulais quelques secondes après. 

vendredi 28 septembre 2012

Chapitre 13 - L'enquête judiciaire


CHAPITRE 13
!!! ATTENTION!! : Ce chapitre n'est pas la suite logique de l'histoire mais un chapitre consacré à l'enquête de police. Il retrace l'histoire depuis le premier jour de la disparition d'Elena. Faites attention aux dates. 


POINT DE VUE EXTERIEUR
Poste de police de Salem – Jeudi 21 Février

Il n’y avait qu’une seule station de police dans cette si petite ville de Salem. Tout comme il n’y avait qu’une seule librairie, qu’un seul cinéma ou qu’une seule bibliothèque. C’est d’ailleurs ce qui faisait le charme de cette charmante ville. Cette station se trouvait tout près de l’hôtel de ville, entre l’école maternelle de Salem et le café d’une dénommée Darla Williams.

Harold Keller était dans la police depuis ses vingt ans. Etant passionné par les armes et voulant protéger son prochain il avait intégré une école de police durant un an et en était sorti fièrement diplômé. Dès lors, il avait été mis sur le terrain et avait participé à plusieurs enquêtes toutes différentes les unes des autres. Alors que certaines investigations l’avait énormément passionné, d’autres, telles que les affaires de viols ou de meurtres, l’avaient beaucoup plus attristé et secoué psychologiquement.  

Harold avait désormais atteint la cinquantaine d’années. Ses cheveux étaient à présent grisonnants sur les côtés et l’arrière de la tête. Quelques rides s’étaient installées sur son visage ainsi que quelques kilos sur son ancien corps de rêve, comme le surnommaient ses collègues. Harold pouvait paraître sévère lors de la première rencontre, c’est d’ailleurs ce qu’avait pensé son gendre quelques années auparavant, mais était un brave homme à l’intérieur.  Sa famille et lui étaient l’exemple type de la famille américaine parfaite. Marié depuis le début de sa carrière à la fabuleuse Ashley, ils avaient eu, un an après leur mariage, une seule et unique fille, Jordi, à laquelle il avait tout donné depuis sa naissance. Même si lors de l’adolescence, Jordi avait fait vivre à son père un enfer au cours d’une période « rebelle », elle avait toujours été le centre de ses préoccupations. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Harold avait été énormément touché suite au coup de téléphone reçu seulement quelques minutes plus tôt par un habitant de la ville nommé Alan Jones, déclarant la disparition de sa fille Elena. Il avait tenté au mieux de rassurer Alan en lui disant qu’il ferait de son mieux pour retrouver sa fille. Après avoir raccroché, Harold avait réuni trois de ses collègues les plus proches et, ensemble, étaient partis jusqu’à l’appartement de la jeune fille. Il avait décidé d’en faire sa propre affaire, déterminé à retrouver la jeune fille fraîchement disparue. Même si ses collègues ne savaient pas exactement à quoi ressemblait Elena, Harold, lui, le savait. C’est lui qui avait été en charge de l’affaire Laureen Jones quelques années plus tôt. Il s’en rappelait comme si c’était hier, les hurlements incessants de la jeune fille lorsqu’elle avait appris la nouvelle lui avait tout simplement déchiré le cœur. 

Une fois rentré dans l’appartement grâce au double des clefs conservé par le concierge de l’immeuble, Harold avait observé le décor. L’appartement était plutôt grand pour une jeune fille de dix-neuf ans qui, en plus de ça, vivait toute seule. Les murs du salon de couleurs rouges et gris donnaient une touche de modernité à la pièce. Harold avança et se saisit d’un cadre présent sur une étagère. Une photo d’Elena accompagné d’une autre jeune fille brune. Les deux jeunes filles avaient un sourire éclatant. Harold libéra la photo de son cadre et la retourna. Une inscription au dos de la photo attira son attention. « Elena et Jade,  année 2012 ». Harold appela un de ses collègue et lui tendis la photo.


« Gale et Reid prenez cette photo et allez faire le tour de la ville. Insistez bien, montrez cette photo à tous les habitants présents dans la rue. Si vous trouvez quoi que ce soit vous m’appelez. »

Harold avait cette fâcheuse habitude d’appeler ses collègues par leur nom de famille ce qui ne semblait déranger aucun d’entre eux. Alec Gale s’était emparé de la photo et, accompagné de son collègue, avait quitté l’appartement de la jeune fille. Ensemble, ils allèrent faire le tour de la ville, en passant par tous les commerces. Beaucoup ont été les personnes choquées mais surtout triste de cette soudaine disparition. Elena était appréciée de tous dans la ville. Elle était connue pour être une fille forte qui était toujours prête à rendre service et à faire le bien. Alec répétait le même discours à tous les passants ainsi que les commerçants. « Si vous avez de quelconques informations concernant cette jeune fille, n’hésitez surtout pas à appeler monsieur Keller. C’est lui qui est en charge de cette affaire». 

Harold quant à lui était resté à l’appartement avec le jeune Cory Wade. Etant nouveau dans l’équipe, Harold le menait avec lui sur toutes les affaires et s’occupait de lui comme s’il était son propre fils. Il se retrouvait, en quelque sorte, dans ce jeune homme. Cory avait la vingtaine et respirait la bonne humeur. Toujours souriant, il était d’une beauté sans pareille. Nombreuses étaient les filles qui se retournaient sur son passage. Il s’en amusait quelque fois même en leur lançant un clin d’œil ou en leur faisant un de ses nombreux sourires en coin qui amusait beaucoup Harold. Mais lorsqu’il s’agissait du travail, Cory retrouvait son sérieux et donnait tout son possible pour s’impliquer au maximum dans l’affaire. 

Ils avaient fait le tour de l’appartement, recherchant le moindre indice qui pourrait leur indiquer où se trouvait la jeune fille. Harold avait tout d’abord pensé à un enlèvement mais tout dans l’appartement lui indiquait le contraire. Le salon était parfaitement bien rangé, aucuns objets n’avaient été cassés. La porte d’entrée n’avait même pas été forcée. Harold avait alors pensé qu’Elena était partie de son plein gré. Jusqu’à ce qu’il arrive dans la chambre de celle-ci et découvrit un détail qui attira son attention. Son sac à main était posé au pied du lit, son téléphone portable à l’intérieur. « Quelle fille partirait sans son sac à main ? » pensa-t-il alors. Mais c’est lorsqu’il découvrit l’armoire pleine de la jeune fille qu’il comprit qu’elle avait probablement été enlevé.

« Vous avez trouvé quelque chose monsieur Keller ? Demanda Cory en arrivant dans la pièce.
- Regarde ça Wade, lui répondit Harold en désignant l’armoire se trouvant en face de lui. Aucune de ses affaires n’a disparue. Son sac à main est juste la derrière toi. 
- Vous insinuez que quelqu’un est derrière tout ça ?
- Je crains bien que oui. Et ce quelqu’un doit être très soigneux pour n’avoir laissé aucune trace derrière lui. Nous allons batailler pour la retrouver. »

------------------------


Domicile d’Alan Jones – Vendredi 22 Février au matin.

Harold n’avait pas beaucoup dormi la nuit suivant la disparition d’Elena. Il avait réfléchit à son programme du lendemain mais surtout à qui pourrait vouloir du mal à cette jeune fille. 
Il se trouvait à présent dans le salon des Jones, assis à une table, réfléchissant. Il avait besoin de connaître des détails sur la jeune disparue. Il avait également besoin d’une photo, assez récente d’elle pour pouvoir imprimer des avis de recherches et faire circuler l’information au maximum. 

Il était venu seul, pour une fois sans son acolyte Cory. Il pensait qu’en étant seul, le père de la jeune femme pourrait se confier un peu plus, être beaucoup plus en confiance que s’ils étaient venus à plusieurs. Etant lui-même père de famille, il pourrait essayer de le détendre un maximum. Autour de la table, un jeune garçon était présent, le frère de la disparue, Joshua. Harold avait commencé son interrogatoire qui n’avait conclue sur aucune piste. Elle n’avait aucun(es) ennemi(e)s, ni même de petit ami qui aurait pu lui faire du mal. Personne ne semblait vouloir du mal à Elena. Ni même à la famille Jones. Cette famille était parfaite, avait-il alors pensé. Alan était apparu, avec une mine fatiguée et triste, une photo de sa fille à la main. Harold l’avait précieusement rangé dans son carnet de note et avait laissé la famille se reposer en leur promettant qu’il ferait tout pour retrouver la jeune fille.

----------------------

Plus tard dans la matinée 

Harold s’était précipité pour rentrer au poste afin d’imprimer les avis de recherches et c’est accompagné du jeune Cory qu’ils étaient partis les distribuer dans toute la ville. Alors que Cory s’occupait d’en placer un peu partout sur les murs, les arbres et autre support présent à l’extérieur, Harold lui allait directement voir les commerçants. Le plus proche commerce autour du poste de police était le café appartenant à Darla Williams. Lorsqu’il était entré à l’intérieur, il avait fait quelque signe de la tête aux peu de clients présents et s’était directement diriger vers la patronne du café. Elle était accompagnée d’une jeune fille. Il avait mis une bonne minute à remettre un prénom sur ce visage, Jade. C’était elle qui se trouvait sur la photo présente dans l’appartement d’Elena. Lorsqu’elle l’avait vu avancer vers elles, la jeune fille avait complètement changé d’expression. Son visage s’était assombri et Harold avait eu énormément de peine pour elle. 

« Bonjour mesdames. Je pense que vous avez compris pourquoi je suis là –tout en parlant il avait désigné le paquet de feuille qu’il tenait en main- Il faut en afficher le plus possible dans toute la ville afin d’augmenter les chances de la retrouver.
- Laissez-nous un paquet je m’en chargerai, avait alors prononcé la plus vieille d’entre elles.
- Toute aide pour retrouver cette jeune fille est la bienvenue. J’espère vraiment qu’elle réapparaîtra très bientôt. »

Et il le pensait sincèrement. Il avait imaginé, la nuit dernière, si cela lui était arrivé à lui, si sa propre fille avait disparu. Il n’aurait surement pas encaissé le choc. Il avait donc continué de faire le tour des commerces, le fleuriste du coin, les nombreuses boulangeries présentes dans la ville, le cinéma, l’hôtel de ville, le bar… Tous semblaient désolés de cette disparition.

----------------------------

Vendredi  1er Mars 
Soir – Domicile des Keller

Voilà huit jours qu’Elena était portée disparue et qu’aucunes nouvelles de la jeune fille n’étaient apparues. Harold avait tout essayé pour la retrouver, quitte à faire le tour des villes voisinant Salem mais aucun résultat. Il ne désespérait pas pour autant, gardant son téléphone portable près de lui jour et nuit au cas où un habitant l’apercevrait. 

La nuit était tombée depuis déjà un bon bout de temps. Harold accompagné de sa femme Ashley se prélassaient dans le canapé, regardant la télévision. Ashley semblait concentrée et écoutait le reportage attentivement tandis que son mari pensait plutôt à son travail, comme à son habitude. Une femme accompagné d’un journaliste étaient à la télévision et parlaient des sorcières de Salem. Harold regardait le reportage sans vraiment faire attention à ce qu’il se passait à l’écran quand soudain il se redressa pour mieux voir la femme qui était entrain de parler. Son visage lui rappelait quelque chose. Il avait déjà eu affaire à cette femme lors d’une enquête mais ne se souvenait plus exactement pourquoi.

« Dis, chérie, comments’appelle cette bonne femme ?
- Jenna Putnam si j’ai bien entendu. »

Jenna Putnam ! Mais oui comment avait-il fait pour l’oublier ? Elle était venue l’an passé accompagnée sa mère au poste de police pour déclarer la disparition de son petit frère. Shane. Harold semblait avoir trouvé un élément important puisqu’il s’était levé précipitamment pour aller se rendre sur son ordinateur. Après avoir attendu que celui-ci s’allume, il avait tapé le nom de Shane Putnam dans le logiciel informatique dédié à la police. Un rapport complet concernant le jeune homme était apparu à l’écran. Tout était détaillé dessus. Le jour de sa disparition, un scan de la lettre qu’il avait laissé avant de soudainement disparaître, le jour de son retour et les aveux qu’il avait confié au collègue d’Harold en charge de l’affaire, James, désormais retraité. Harold avait entendu parler de cette affaire. Le jeune homme était réapparu tout d’un coup, clamant qu’il avait été piégé dans un monde à part par une sorcière. Après avoir passé plusieurs tests psychologiques, les médecins avaient préféré le faire interné en hôpital psychiatrique pour trouble du comportement. A peine avait-il était rendu à sa sœur qu’il avait fallu qu’il lui soit arraché une nouvelle fois. 

Deux disparus en un an d’intervalle. Deux disparus qui n’ont donné aucunes nouvelles pendant plusieurs semaines. 

« Et si il existait un lien entre Shane et Elena ? »

Harold ne s’était pas rendu compte qu’il parlait tout haut. Il réimprima une nouvelle fois le rapport complet de Shane et le posa près du dossier "Elena Jones". A présent, il ne pouvait plus dormir. Il continua de s’activer sur son ordinateur et finit par ouvrir le dossier concernant les personnes disparues au cours des dernières années à Salem. Peu de personnes étaient présentes sur l’écran mais le nombre paraissait important pour Harold. Trois. Trois jeunes d’une vingtaine d’années à peu près. La première, Gloria Sheldon, dix-huit ans à l’époque avait disparue du jour au lendemain, ne laissant rien derrière elle,  tout comme Elena. Sa mère, étant la seule à s’occuper d’elle, avait alors déclarée sa disparition deux jours plus tard pensant que sa fille allait revenir. Lorsque Gloria est revenue trois mois après sa disparition, sa mère ainsi que sa sœur cadette étaient morte d’un accident domestique, un incendie. Cette disparition s’était passée deux ans auparavant. Le deuxième disparu, Hayden Goodwin avait vingt ans à l’époque de sa disparition il y a trois ans désormais. Le même processus que cité précédemment, disparu du jour au lendemain, le jeune n’a plus donné de nouvelles pendant des mois et des mois pour finalement réapparaître et découvrir que ses parents étaient décédés lors d’un voyage en bus laissant derrière eux leur fils aîné. Et enfin la dernière disparue, Jillian Pope avait dix-neuf ans lors de sa disparition il y a un an et demi. Peu de temps avant que disparaisse le jeune Shane Putnam. 

Les quatre disparus avaient tous un point en commun. Ils étaient tous revenu au bout de quelques mois et avaient découvert que leurs parents proches étaient décédés de différentes manières. Était-ce une coïncidence ou quelqu’un était-il vraiment derrière tout ce massacre ? 

Harold avait imprimé les 4 photos des victimes afin d’en savoir un peu plus sur cette histoire qui commençait quelque peu à avancer. 

Même s’il commençait à être vraiment tard et qu’Harold devait se lever tôt le lendemain matin, il ne dormira encore pas cette nuit-là.


----------------------------


Samedi 2 mars 
Station de police – 11H

Alors que la matinée touchait presque à sa fin, Harold commençait tout juste à ressentir la fatigue de la veille. En effet, il avait dormi que très peu, réfléchissant encore et toujours à cette histoire de disparition. Il avait tout de même avancé dans l’enquête. 

Cory ne se trouvait pas très loin du bureau d’Harold. En fait, Cory ne se trouvait jamais loin d’Harold. Il le suivait de partout, lui demandant souvent conseils sur la tenue et le comportement qu’il devait adopter. Cory avait grandi sans son père, celui-ci préférant l’abandonner lui et sa pauvre mère dès son plus jeune âge. Seul sa mère connaissait la raison de son départ mais n’avait jamais voulu l’annoncer à Cory. Il avait donc passé toute son enfance et son adolescence seul et c’était pour cette raison principalement qu’il était autant attaché à l’inspecteur Keller. C’était comme s’il était le père qu’il n’avait jamais eu. 

« Wade, dans mon bureau ! »

Cory avait compris à l’intonation de la voix d’Harold qu’il y avait quelque chose d’important. C’est donc en vitesse qu’il s’était rendu dans le bureau de son partenaire, excité à l’idée que l’affaire prenne un nouveau tournant. 

« Oui chef ? »

Cory avait pris cette habitude d’appeler Harold chef. Même s’il n’était pas le fonctionnaire le plus haut placer du commissariat, Cory le considéré comme une sorte de héro. C’était son propre héro, celui qui lui avait tout appris lors de son arrivé. Et ceci ne semblait pas déranger Harold, bien au contraire. 

« Prépares-toi, nous allons rendre une petite visite à Alan Jones »

Harold s’était emparé d’un dossier de couleur bleu posé sur son bureau. A l’intérieur se trouvait cinq photos ainsi que quatre descriptions complètes. Les cinq photos étaient bien entendu celles des cinq disparus ces dernières années. Celle d’Elena était dans le lot. Les descriptions concernaient les dates des disparitions ainsi que tous les événements qui s’étaient déroulés durant celles-ci. Harold devait, désormais, trouver le lien qui unissait ces cinq jeunes gens. 

C’est Cory qui avait pris le volant, raison pour laquelle les deux policiers avaient mis un peu plus de temps pour arriver au domicile des Jones. Malheureusement pour eux, une fois arrivés devant le domicile, aucun des Jones n’étaient présents.

« Monsieur Jones doit sûrement être auprès de son fils à l’hôpital. Fais demi-tour en direction du café De Darla Williams. C’est la seule personne assez proche des Jones dans cette ville.
- Qu’espérez-vous trouver Chef ?  
- Un lien qui unirait ces jeunes. Je ne sais pas pourquoi mais quelqu’un est après eux et agit exactement de la même manière à chaque fois.
- C’est-à-dire ? 
- A chaque disparition, plusieurs membres de la famille du disparu décèdent. Après que tous soit mort, le jeune refait apparition. C’est comme si on le tenait à l’écart assez de temps pour pouvoir massacrer sa famille. Et lorsqu’il revient, il se retrouve seul. »

Cory avait écouté le petit discours de son partenaire et en avait eu les frissons. Qui pouvait être assez horrible pour faire ça ? Alors qu’il conduisait en direction du café de madame Williams une idée lui était venu à l’esprit.

« Pourquoi ne pas directement aller voir les victimes ? »

C’est vrai, pourquoi pas ? Cory se demandait même pourquoi Harold n’y avait pas pensé plus tôt, après tout c’était une bonne idée.

« L’un d’eux, Shane Putnam est enfermé en asile psychiatrique. Les trois autres se sont renfermé sur eux même, préférant le silence. Même pas leur entourage ont réussi à les faire parler depuis leur retour. Voilà pourquoi nous n’allons pas directement voir les victimes Cory. »

Cory. Il l’avait appelé Cory. Et non Wade, signe qu’Harold commençait sérieusement à être dépassé par cette affaire

blogger blogger